jeudi 12 avril 2012

À trop vouloir exister, on finit par se détruire

Hier, en voulant écrire un petit article sur l'utopie, suite au visionnage d'une interview d'Arlette Laguiller dans les années 70 qui rêvait d'un monde sans maître, ni esclave, je me suis égaré dans les méandres de la pensée unique (les sites Internet), pour finir par télécharger "La République" de Platon.

Du coup, comme un très grand nombre avant moi, voilà que je me pose des questions sur les raisons qui poussent l'être humain à s'auto-détruire. Non, non, je vous jure, je n'ai pas abusé de drogue ou d'alcool, tout juste une petite Leffe Ruby quatre heures avant.

Bref, questions métaphysiques en tête, voici ce que je me disais : "À trop vouloir exister, on finit par se détruire".
En effet, il est de nature de vouloir être différent des autres, de ne pas être un "mouton". Du coup, on exprime des idées différentes des autres, et ce sont ces idées différentes, voir en opposition, qui nous conduisent à nous battre. On dit d'ailleurs "Se battre pour ses idées". Seulement, cette bataille conduit à la guerre, qui nous conduit à la ... destruction. Les guerres de religions en sont un bel abominable exemple.

Quelle pourrait être la solution pour ne pas en arriver à de telles extrémités ? J'en ai exploré rapidement 3.

1/ Vivre comme de joyeux ovidés, dans la pensée unique

Suivre le groupe, manger, dormir, travailler, se reproduire, ne pas penser, éventuellement craindre la tonte annuelle, en trois mots "Que du bonheur !".

Certes, je disais juste avant que la nature humaine nous incitait à exister, donc à sortir du troupeau, mais si on acceptait cette "moutonnerie", à l'image du masochiste acceptant sa douleur. En effet, quand on ne s'adonne pas aux pratiques SM, il peut être difficile de saisir les raisons qui poussent les gens à s'infliger des souffrances. Seulement, il faut comprendre que le "maso" prend du plaisir, non pas dans la souffrance, mais dans le contrôle de celle-ci. Effectivement, en choisissant lui-même le moment, où il va souffrir, il devient maître de son destin en oubliant le tourment qui l'habite ; la phobie d'une douleur impromptue et incontrôlable.

Alors, pourquoi ne pas vivre en mouton ? Laissons les autres profiter de nous, qu'est-ce que cela peut faire ? On est heureux comme ça, on l'accepte, et ce n'est pas du fatalisme ...

2/ Accepter nos divergences

Bon, d'accord, le coup du mouton, c'est un peu dur, mais ne vous y trompez pas, il y en a plein autour de nous. Donc, si on veut exister, "Cogito, ergo sum" comme ne l'a jamais dit Descartes, car il s'exprimait en français dans son livre "Discours de la méthode", nous allons devoir penser, et donc avoir des opinions divergents.
Pour ne pas en arriver aux mains, il faudrait donc "simplement" accepter nos désaccords en trouvant des solutions pour que ceux-ci puissent exister sur un même plan : "Tu ne crois pas en mon dieu, tu dois mourir sur le champs, salopard de chien infidèle !" deviendrait "Tu ne crois pas en mon dieu ... bon, comme tu veux, mais si tu changes d'avis, je serai là pour t'accompagner !".

Seulement, et c'est pour cette raison que j'ai placé "simplement" entre guillemets, accepter nos dissonances n'est pas une chose facile, surtout quand certaines pensées sont en totales oppositions avec les nôtres. À la limite, on pourrait tout juste tolérer leur existence en faisant celui qui n'a rien entendu : feindre l'indifférence.

En fait, il ne faudrait jamais essayer d'imposer ses idées, mais encore faudrait-il que tout le monde joue le jeu (sinon, je vais vite me sentir seul).

3/ Anosodiaphorie

Une autre voie serait l'indifférence, teintée d'égoïsme et de nombrilisme. Après tout, si l'homme n'est pas en mesure de supporter ses divergences d'opinion sans se foutre sur le gueule, pourquoi devrais-je m'en mêler ?
Si je continue ma petite vie tranquillement, sans aborder de sujets sensibles comme la religion, la politique ou les lapins (private joke), en restant totalement insensible au malheur des autres, certes, je serais un con, mais un con heureux, atteint d'anosodiaphorie.

Si vous avez d'autres idées, n'hésitez pas à les proposer en commentaire, je serai heureux de les lire.

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